C’est une question qui revient à chaque élection, chaque crise, chaque changement de majorité : existe-t-il vraiment un « bon gouvernement » ? Les citoyens en attendent beaucoup sécurité, prospérité, justice sociale, respect de l’environnement, et même parfois un peu de rêve. Mais dans la réalité, un gouvernement navigue constamment entre contraintes économiques, pressions internationales, rivalités politiques et impatience populaire.
Prenons l’exemple récent des crises sanitaires ou énergétiques : un gouvernement est jugé à sa capacité de réagir vite, de protéger les plus fragiles et de garder une certaine cohésion nationale. Pourtant, les décisions qui rassurent certains provoquent souvent le mécontentement d’autres. Une réforme peut être applaudie par une partie de la population et vécue comme une trahison par une autre.
La vérité, c’est qu’aucun gouvernement ne peut être « bon » pour tout le monde en même temps. Le pouvoir, quel que soit le pays ou l’époque, est toujours un exercice de compromis. Là où certains voient de la prudence et de la responsabilité, d’autres dénoncent de l’immobilisme ou de la lâcheté. Là où l’on parle d’autorité, d’autres y voient de l’autoritarisme.
Peut-être faut-il alors changer la question : un « bon gouvernement » n’est pas celui qui satisfait tout le monde — mission impossible — mais celui qui limite les injustices, qui protège les droits fondamentaux et qui sait reconnaître ses erreurs. Autrement dit, un gouvernement qui accepte qu’il n’existe pas de recette parfaite, mais qui cherche en permanence à améliorer l’équilibre entre efficacité, justice et confiance.
Léo Vernier.




